Actualités Éditions BDouinColorier ou coloriser ?

Colorier ou coloriser ?

Dans cette série d’articles inédits, Norédine Allam, directeur des Éditions du BDouin, nous livre les coulisses et le quotidien du studio, de son origine jusqu’à aujourd’hui.

Episode 01 : Le studio BDouin, un arbre qui s’accroît…
Episode 02 : Colorier ou coloriser ?

* * *

Naissance du STUDIO 2HB

En 2001, au lancement de mon premier studio de bande dessinée, j’identifie un vide dans le panorama artistique de la bande dessinée européenne : l’absence de mise en couleur assistée par ordinateur. Rapidement, je m’investis donc dans l’auto-formation, n’ayant comme seuls outils pour m’accompagner un manuel Adobe Photoshop 3.0 et une collection de comics américains.

Quelques mois plus tard, le site internet du STUDIO 2HB prend vie. Se présentant comme l’unique en son genre en Europe, il offre aux éditeurs la possibilité de coloriser (et non simplement colorier) des bandes dessinées à l’ordinateur. À l’époque, notre valeur ajoutée réside clairement dans la rapidité d’exécution et la garantie d’une livraison ponctuelle (deux éléments souvent absents chez les artistes).

Maître-mot

Malgré l’apparence d’un studio, j’ai dû accomplir seul toutes les commandes, les premières années. Face à cela, il a fallu rapidement mettre en place un système pour augmenter ma « productivité » ; c’est à cette époque que ce mot fait son entrée dans mon vocabulaire artistique pour ne plus jamais en sortir.

Je n’ai pas hésité à chercher tous les moyens possibles pour accélérer le processus de mise en couleur, comme le ferait une usine, assisté pour l’occasion par mon frère Karim.

Vers l’automatisation

Après tout, 90% de la colorisation consiste à préparer le dessin pour accueillir les 10% artistiques finaux. Pourquoi ne pas automatiser cette tâche « répétitive », voire la déléguer à des assistants ?

C’est ainsi qu’en 2006, après que le studio 2HB a été choisi pour la remise en couleur complète des albums d’Astérix et Obélix (refondation), je décide de constituer une équipe pour prendre en charge ces fameux 90%…

Depuis cette période, j’ai adopté ce système pour chaque projet.
Aujourd’hui, encore, la mise en couleur d’un ouvrage du BDouin suit ce découpage :

Coloriste 01 : Aplats de couleurs d’après des anciens dessins (appelés en interne Basic Colors), ici réalisé par Kepa Lyco.

Coloriste 02 : Correction des teintes et ajout des effets (Up Colors), réalisé par Iwan Joko.

Coloriste 03 : Correction des teintes, ajout des effets de mouvement et des bulles (Final Colors).

(dessin extrait du tome 1 de la BD Walad & Binti)

Je reste responsable de la troisième étape pour chaque ouvrage. Toutefois, à mesure que l’équipe s’améliore, ma charge de travail diminue. Une évolution bienvenue, étant donné que les story-boards me demandent de plus en plus de temps…

Réflexion complémentaire

Est-ce que la colorisation peut aujourd’hui être entièrement réalisée à l’aide d’un outil d’intelligence artificielle, tel que Dall-e ou Mid Journey ? Aujourd’hui, après plusieurs essais, je peux répondre que NON. Mais au vu de l’évolution rapide de ces outils, je pense en effet que cela sera le cas dans les années à venir, à la fois pour les 90% et les 10% restants… 

Est-ce que cela me cause un problème ? Non. Car, à mes yeux, la couleur est un OUTIL et non une finalité en soi.

N.A.

Visiter notre boutique

Découvrez notre collection de livres et romans illustrés pour le bonheur des plus petits et des plus grands

3 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ces articles peuvent aussi vous intéresser

La Famille Foulane à...

Assalam'alaykum ! Le Tome 10 de la Famille Foulane vient...

BDouin n’est pas loin...

Assalam ’Alaykum ! Walad & Binti fait son entrée à la...

Walad et Binti, une...

12 ans après la sortie de “Muslim Show, Mariage”,...

Le studio BDouin, un...

Dans cette série d’articles inédits, Noredine Allam, directeur des...