Tes enfants te fatiguent ?

Dans le recueil Muslim Show #4, un dessin met en scène l’une des conséquences de l’insouciance. Ce fléau anesthésie beaucoup d’entre nous et à bien des niveaux, notamment lorsqu’il s’agit de patienter avec nos enfants. Si les tiens te fatiguent, cher frère, chère sœur, prends cinq petites minutes de ton temps afin de lire ce qui suit. Il se peut que, par la Grâce d’Allah et de Ses bienfaits à ton égard, tu t’en trouves revivifié(e) et plein(e) d’entrain.

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Insouciance générale

Un simple passage aux urgences, dans le creux de la nuit ou en fin de soirée, suffit pour constater que bien peu d’entre nous sont vraiment préparés. Il y a à peine quelques minutes, tu embrassais ton enfant, lui recommandant de dormir tôt afin d’être prêt et en forme pour l’école demain. Et te voilà debout, dans une salle d’attente à l’hôpital, portant son corps à bout de bras jusqu’au médecin de garde, invoquant pour lui de toute ton âme, de toutes tes forces, te demandant secrètement si le jour où son petit cœur devait cesser de battre est aujourd’hui arrivé. 

La mort n’attend pas

Elle ne prévient pas, elle emporte tout et n’épargne personne. C’est parce que tu le sais que tu restes calme et silencieux au beau milieu des gémissements, de l’agitation et des pleurs. Est-ce l’heure de ton épreuve ? Es-tu prêt à la mort de ton enfant ? La vie n’est pas une fin, certes, mais seras-tu aussi éloquent en pratique qu’en théorie ? Tu ne sais pas. Tu te diriges silencieusement vers le service de radiologie ; il a du mal à respirer et lorsque tu le portes ça lui fait mal. Tu le poses délicatement au sol, puis vous marchez à son rythme.

C’est juste à quelques pas

Dehors des gens attendent. Certains le font patiemment et résignés, d’autres dans le tourment et les cris. Un brancard sort de l’ambulance, l’homme hurle de douleur et sa voix resonne jusqu’au seuil de la salle de radio où tu es accroupi. Tes cuisses servent de tabouret de fortune au petit malade, et ton bras qui l’entoure affectueusement fais office de dossier où il repose son dos fragile. « Vous auriez-du lui prendre une chaise ! » te lance inutilement un passant à qui tu n’avais rien demandé. Chacun évacue à sa manière, tu restes impassible. La radio est prise et on te demande encore quelques minutes. Tu patientes, on te tend l’enveloppe en même temps qu’on t’explique le sens des images qu’elle contient. Les résultats sont rassurants. Rien de négatif à signaler, y compris au niveau du cœur. Plus de peur que de mal, louange à Allah, Exalté soit-Il.

Toute âme goutera à la mort¹

Derrière cette anecdote se cache une réalité omniprésente. Les gens que tu aimes ne t’appartiennent pas, ni leur date de naissance, ni leur santé, ni leur maladie, ni leur mort. S’il était mort, tu aurais regretté tant de choses que tu voulais lui dire, de temps que tu voulais lui accorder, de patience à son égard dont tu voulais faire preuve.  Allah, Exalté soit-Il te l’a laissé en vie, par Sa sagesse et Sa Miséricorde qui embrassent toute chose, vas-tu Le remercier en négligeant à nouveau ce dépôt qu’Il t’a confié ? Ou vas-tu te reprendre en main ?

L’insouciance engendre l’ingratitude

Tu peux, comme bon nombre de parents insouciants, te plaindre du fait que tes enfants te fatiguent. D’autres, hier soir, aujourd’hui, à chaque instant et aux quatre coins du monde, viennent de vivre ce que tu avais oublié et t’es mis à redouter hier soir. Ils n’ont plus d’enfant. S’ils pouvaient te donner un conseil, ils n’iraient pas par quatre chemins. Eux, ils n’ont plus aucun doute à ce sujet. La mort de tes enfants est bien plus fatigante que ce que tu vis au quotidien ; remercie ton Créateur pour ce cadeau qu’Il t’a fait, patiente, profite de chaque instant, et prends-en soin.

Aboû Aḥmad 

1. Ce début de verset revient à trois reprises dans le Noble Coran. Dans la sourate Âli ‘Imrân (La Famille de ‘Imrân) : 3/185 ; la sourate Al-Anbiyâ` (Les Prophètes) : 21/35 ; et la sourate Al-‘Ankaboût (L’Araignée) : 29/57. ↩︎