Dans le tome 4 de la famille Foulane, Binti, pensant aider son frère à ne pas perdre la face, lui suggère de tromper ses camarades pour se sortir d’affaire. Quel est le statut de ce genre de procédés en Islam ? Quel chemin va choisir Walad ? Va-t-il avouer à ses amis la vérité ou suivre l’idée malicieuse de sa sœur ?
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En Islam, la fin de justifie pas les moyens. C’est-à-dire, entre autres choses, qu’il n’est pas permis de mentir pour respecter son engagement.
Mentir, c’est tromper
Mentir, c’est dire vrai ce qu’on sait être faux, nier une vérité alors qu’on la reconnait comme telle, tromper les gens ou leur raconter des histoires.
Le musulman doit non seulement être véridique dans ses propos, mais aussi vérifier ses sources lorsqu’il rapporte une information ou un fait. En effet, il est rapporté du digne de confiance par excellence ﷺ, qu’il a dit : « Suffit à l’individu comme mensonge, le fait qu’il rapporte tout ce qu’il entend »1 et dans une autre narration, il dit : « Suffit à l’individu comme péché… »2 Ainsi donc, celui qui véhicule le faux a sa part de responsabilité dans l’affaire, même s’il n’en est pas conscient, car c’est à lui que revient le devoir de s’informer sur ses sources. Alors que dire de celui qui ment sciemment ?
La vérité mène à la piété
La vérité est un pilier essentiel qui mène à la bonne moralité et à la droiture contrairement au mensonge qui lui mène à la perversion et au mal de manière plus générale. Le Prophète Mouḥammad ﷺ a dit : « Sachez que la véracité mène à la piété, et que la piété mène au Paradis. L’homme n’a de cesse de dire la vérité, jusqu’à ce qu’il soit inscrit auprès d’Allah comme véridique. Gardez-vous du mensonge, car le mensonge mène à la corruption, et la corruption mène à l’enfer. L’homme continue de mentir jusqu’à ce qu’il soit inscrit auprès d’Allah comme menteur »3
Dans quelles situations le mensonge serait-il toléré ?
Oum Koulthoum (qu’Allah l’agrée) relate avoir entendu le Prophète ﷺ dire : « Le menteur n’est pas celui qui réconcilie les gens en attribuant des paroles bienveillantes, ou en disant du bien ! » Dans la version rapportée par Mouslim, il y a un rajout où elle a dit : « Je ne l’ai jamais entendu autoriser le mensonge dans les propos des gens, sauf dans trois cas : en temps de guerre ; en vue de réconcilier des gens ; lorsque l’homme parle à sa femme et lorsque la femme parle à son mari. »4
Bien évidemment, il faut s’informer de ce qu’ont dit les gens de science concernant l’explication des cas cités dans ce récit prophétique, et ne surtout pas s’aventurer à considérer le mensonge autorisé comme bon nous semble. La base, c’est qu’il reste interdit. Et s’il peut être toléré dans certains cas bien précis, c’est notamment à condition de ne pas provoquer une situation encore plus désastreuse, et d’autres conditions encore.
Il faut donc, comme avant toute chose, s’informer auprès des gens de science avant d’agir, et leur donner tous les éléments lorsqu’on les questionne afin qu’ils aient les moyens de bien approfondir la question…
O.H. & S.N.