J’aime pas lire !

Dans le guide du super étudiant, on découvre une signification peu répandue de l’expression : « profiter de sa jeunesse ». Notre héros, contrairement à ce que semble penser une grande partie des jeunes de son âge – et des moins jeunes aussi – considère que profiter de sa jeunesse, c’est lire. On valide, ou pas ?

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Etat des lieux

As-tu remarqué combien nous avons du mal à ouvrir un livre ? Et combien c’est difficile pour la plupart d’entre nous de le terminer ? D’un autre côté, as-tu remarqué combien le son et l’image nous parlent ? Combien rester seul des heures sur un écran – qu’il s’agisse d’un téléphone, d’un ordinateur ou d’un poste de télévision – ne nous pose aucun problème ? Que c’est même agréable, attirant, qu’on se prête au jeu et qu’on se laisse emporter ? En réalité, tu constateras que tout ce qui nous semble difficile nous repousse, et que la lecture en fait partie. Parce que l’âme penche vers la facilité, les plaisirs et les distractions, et qu’elle n’accepte les efforts qu’après avoir été persuadée qu’elle va y gagner quelque chose. 

Coquille vide ou réalité ?

Alors oui, dans les faits, il semble que beaucoup de gens n’aiment pas lire aujourd’hui, c’est connu : c’est ce qu’ils disent à qui veut bien l’entendre et c’est aussi ce qu’ils croient. Mais cet éloignement des livres et de la lecture n’est pas forcément ce qui nous apparaît, ni non plus une fatalité. Bien souvent, on n’aime pas lire car on n’en voit pas vraiment l’utilité ; car on n’a pas encore lu « Le » livre qui nous fait comprendre ce qu’on a raté. On a entendu parler des bienfaits de la lecture, c’est vrai. Mais on n’y a jamais gouté…

Lire, c’est vivre

Imagine une pancarte devant un câble électrique à haute tension ; ce câble a été enjolivé de sorte que quiconque s’en approche ait envie de le toucher. Et sur la pancarte, il est écrit : « Attention danger ! ». Ce cas de figure illustre assez bien l’intérêt qu’il faut porter à la lecture et son utilité. Cette pancarte, qui ne contient pourtant que deux mots, va avoir un rôle crucial pour l’avenir des gens qui vont la croiser. Il y a ceux qui sauront la lire et en profiter, et ceux qui vont mourir électrocutés. Or, si deux mots peuvent te sauver la vie – ou du moins en être la cause – que dire du contenu d’un livre entier ?

Apprendre à lire pour aimer lire

Parmi les causes de l’éloignement des livres et de la lecture, il y a le fait que beaucoup de gens ne savent pas lire. On leur a ordonné de le faire, mais on ne leur a jamais expliqué comment, ni pourquoi. Et lorsqu’ils se fatiguent sans voir le fruit de leurs efforts, ils finissent par abandonner. De là, leur lecture, si elle existe encore, devient superficielle. A l’avant dernière page de son livre, un savant musulman (qu’Allah lui fasse miséricorde) a écrit : « Je souhaite, mon cher lecteur, que tu ne fasses pas partie de ceux qui ne lisent que les préfaces et les conclusions des livres, négligeant le véritable sujet développé entre les deux. Cette méthode n’enrichit pas la pensée du lecteur, et ne rend pas justice au livre ». Il invite ensuite les lecteurs à recommencer leur lecture. 

Une source inépuisable

Lire c’est réfléchir, c’est voyager, s’enrichir. C’est acquérir des connaissances, profiter de l’expérience des autres sans avoir à subir ce qu’ils ont dû payer pour l’obtenir. Lire, c’est comme vivre plusieurs vies. Lorsqu’un auteur te partage son écrit, il s’ouvre à toi, expose sa vision des choses, argumente son point de vue. Il met tout ce qu’il possède au service de sa plume : son intelligence, son savoir-faire, son vécu et d’autres choses encore. Quant à toi, chaque lecture que tu complètes avec un cœur éveillé te fait progresser, te donne accès à de nouveaux horizons, de nouvelles informations, et t’aide à structurer ta pensée. Dans une autre catégorie, il existe même un Livre – et c’est Le Livre par excellence – qui t’apporte ce qu’aucun homme, ni aucune femme ne sont en mesure d’expérimenter. Un livre qui t’informe de la raison de ton existence, du sens de ta vie, de comment la mener et de ce que tu trouveras après. Et sais-tu par quelle parole un livre concernant des sujets aussi importants a commencé ? 

{ Lis ! Au Nom de ton Seigneur qui a créé ! }¹

Aboû Aḥmad

1. Sourate Al-‘Alaq (L’Adhérence) ; Coran : 96/1. ↩︎