Dans la Mini BD AGENCE REGLE TOUT – Le sorcier des marécages – on voit Buldo s’affoler du fait qu’il vient de briser un miroir et qu’il a, plus tôt, croisé un chat noir ; un peu plus loin, l’Agence est contactée par un enfant dont le voisin est un sorcier qui joue de la crédulité de sa mère pour lui soutirer de l’argent. Même s’ils sont évoqués dans une bande dessinée, tous ces faits font malheureusement écho à des croyances et pratiques répandues dans la vie de tous les jours. Qu’en penser ?
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Les croyances erronées ont la peau dure
« Ne passe pas sous cette échelle, ça porte malheur ! », « En plus, mon examen tombe un vendredi 13 ! », « C’est un véritable chat noir celui-là !! », « Touche du bois que ça n’arrive pas ! », « Aïe ! sept ans de malheur mon frère ! », « Oh, un trèfle à quatre feuilles ! C’est vrai que ça porte bonheur du coup ? », « J’ai la main de fatma qui me protège ! », « C’est un sorcier il paraît, ces gens-là me font peur… », etc. Loin d’être drôles en réalité, ces croyances existent et sont toujours d’actualité, certains s’y accrochent dur comme fer. Et cette réalité n’est pas à prendre à la légère.
L’affaire est sérieuse !
Prétendre qu’autre qu’Allah est en mesure de faire ce qu’Allah Seul peut faire, ou que cet autre a une part dans cette action à Ses côtés, c’est ce qu’on appelle l’associationisme (ach-chirk), le fait de donner un associé à Allah. Dans certains cas c’est un manquement très grave au niveau de la croyance, dans d’autres, ça fait carrément sortir de l’Islam, qu’Allah nous en préserve. D’où l’importance, encore et toujours, d’apprendre le droit qu’Allah a sur Ses serviteurs : d’où l’importance d’apprendre le Tawḥid, d’où l’importance d’apprendre l’Islam.
Un peu de bon sens
Demande aux concernés : « Penses-tu sérieusement que passer sous une échelle ou croiser un chat noir puisse influencer négativement le cours de ta vie ? » L’échelle a été fabriquée en série, d’un métal de plus ou moins bonne qualité, et vendue à des gens qui montent dessus à leur gré pour différents travaux. Quant au chat, à part sa dextérité et ses griffes acérées qui lui facilitent la chasse et le fait de pouvoir te griffer, tout le monde devrait savoir qu’il est loin d’avoir le moindre pouvoir de profiter ou de porter préjudice ; tout comme cette « main de fatma », fabriquée par un tanneur en manque de clients et qui aurait aussi bien pu finir en paire de babouches traînées dans les rues et écrasées du matin au soir. Voilà pour ce qui est du monde palpable, même si les exemples sont innombrables, le peu déjà cité suffit à démontrer leur impuissance et qu’y avoir recourt est inutile.
Un monde invisible
A côté de ce monde palpable, il existe « autre chose », c’est un fait. Mais nous, musulmans, nous ne croyons ni aux fantômes, ni aux maisons hantées. En revanche, par le biais de la Révélation reçue par le Prophète Mouḥammad ﷺ, nous savons qu’il existe un monde invisible pour nous où évoluent d’autres créatures d’Allah, notamment les Anges et les Jinns. Les Anges sont des êtres créés de Lumière qui ne désobéissent jamais à Allah et font ce qui leur est ordonné ; quant aux Jinns, ils sont – aux côtés des hommes – l’une des deux charges à qui s’adresse la Révélation. Dotés de libre arbitre, ils ont le choix de croire ou de ne pas croire, ainsi que d’obéir ou non, et ils seront rétribués en fonction de leurs croyances et de leurs œuvres. Parmi eux, il y a donc les croyants – qui sont nos frères – et les mécréants. Du reste, ils sont invisibles et nous voient de là où on ne les voit pas.
Qui se ressemble, s’assemble
D’un côté donc, il existe des Jinns, qui sont invisibles et dont certains sont mécréants. De l’autre, il existe des êtres humains qui décident de s’allier aux mécréants, parmi les Jinns, dans un échange de mauvais procédés, en vue d’abuser de la crédulité et de l’ignorance des gens. Ce sont les sorciers, aussi appelés magiciens, marabouts, guérisseurs et autres sobriquets dont ils se gratifient. Ces sinistres personnages se font aider des Jinns afin de tromper les gens, et prétendre ainsi à des pouvoirs qu’ils n’ont pas (connaître l’avenir, provoquer l’amour ou l’aversion, etc.). En contrepartie, les Jinns leur demandent des actes d’adoration (sacrifices, prosternations…) ainsi que des sacrilèges et des blasphèmes (en souillant, par exemple, des versets du Noble Coran et autres pratiques hideuses) qui font sortir quiconque s’y adonne de l’Islam. Ainsi, il faut savoir que tout sorcier est mécréant, et qu’il n’en existe ni de bons, ni de gentils ; tout comme il faut savoir qu’il n’existe pas de magie noire (qui serait négative) opposée à une magie blanche (qui serait positive). Le tout est un mal dont il faut s’éloigner, l’apprendre ne s’obtient que par le biais de la mécréance, et s’y adonner est interdit.
Connais ta religion
Il n’est pas rare de voir des gens se tourner vers un imam lorsqu’ils sont touchés par un mal occulte. Bien évidemment qu’il faille se tourner vers les gens de science – ceux qui suivent le Coran, la Sounnah et les mettent en pratique avec la bonne compréhension. Ici, comme dans toutes les autres situations d’ailleurs. Mais, bien souvent, l’imam en question découvre d’autres faits révélateurs qui accompagnent cette démarche : ignorance totale ou partielle de la religion, négligence à l’égard de la prière et des ordres d’Allah en général, beaucoup de péchés et désobéissances, pas d’invocations, un cœur moribond, spiritualité inexistante et autres maux dont nous cherchons protection auprès d’Allah, Exalté soit-Il.
Et n’oublie pas
Ta religion n’est ni un jeu, ni une superstition à laquelle tu dois revenir uniquement en temps de difficultés, c’est un mode de vie. Elle est croyance, parole et acte. Si tu apprends et mets en pratique les enseignements de l’Islam, sincèrement et en t’en remettant entièrement à ton Créateur : sache que toutes les créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – sont sous Son contrôle et que, s’Il te protège, rien ni personne ne peut te nuire. Cherche donc Sa satisfaction à Lui, ainsi que Son appui.
Quel bon Maître, et qu’il fait bon être sous Sa protection !
Aboû Aḥmad
